Engagement, sensibilisation et mise en oeuvre

dimanche 7 mars 2021

Rencontre avec Karin Rivollet, représentante IIW auprès de l’ONU

International Inner Wheel (IIW) est une organisation non gouvernementale (ONG) siégeant au Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) depuis 1988. Son statut est celui d’observateur. Nos représentantes à New York, Vienne et Genève assistent aux séances de travail des commissions sur des thèmes tels que : les droits de l’homme, les droits de l’enfant, la condition de la femme, de la famille, des personnes âgées et les drogues.

Nous avons rencontré Karin Rivollet, membre du club IW Genève et, depuis bientôt quatre ans, représentante de l’International Inner Wheel auprès de l’ONU à Genève.

Karin, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis membre d’IW depuis 2004, j’apprécie beaucoup les rencontres que j’ai faites aussi bien dans notre club que dans les autres clubs IW. J’ai grandi dans un milieu international, j’aime les voyages et la diversité sociale.

Pourquoi as-tu choisi d’être représentante IIW auprès de l’ONU ?

Je m’intéresse depuis toujours aux questions de société, c’est pourquoi j’ai été intéressée par ce poste de représentante d’une ONG observatrice au Conseil des droits de l’enfant à l’ONU à Genève. Il se trouvait que notre représentante souhaitait être remplacée.

La fonction de représentante auprès de l’ONU est méconnue. Peux-tu la décrire brièvement ?

A vrai dire lorsque j’ai commencé mon travail de représentante d’IIW à l’ONU, je ne savais pas non plus exactement en quoi il consistait ! Le Conseil des droits de l’enfant à Genève (CRC) est l’un des organes annexes de l’ONU. Ce n’est pas un organe politique tel que le Conseil de sécurité ou même le Conseil des droits de l’homme. Les membres du CRC sont élus pour leurs compétences personnelles, ils ne représentent pas un pays.

Le Conseil passe en revue tous les pays qui ont signé sa charte tous les 4 à 5 ans. La délégation du pays examiné fournit un rapport sur les conditions de vie des enfants et des femmes dans son pays. Puis, les membres du CRC discutent de ce rapport et proposent des d’améliorations. Ces proposition n’ont pas de valeur obligatoire car le CRC n’est pas une cour de justice. Au cours du prochain examen périodique du pays en question le CRC examine si ces propositions ont été mises en œuvre.

Les sujets traités à Vienne, New York et Genève sont-ils les mêmes ?

Non, chaque siège de l’ONU a ses organes spécifiques. A Vienne, par exemple, ma collègue IIW traite de la condition de la femme et du vieillissement de la population. Ces discussions se passent également dans un forum non politique. L’ONU traite ainsi de beaucoup de sujets sociaux qui sont moins connus du grand public et se discutent dans une myriade de petites salles qu’on ne voit jamais dans les médias.

As-tu des contacts avec les autres représentantes IIW à l’ONU ?

Nous avons récemment été réunies par la Vice-présidente IIW, dont nous dépendons, dans une discussion sur Zoom qui a été enregistrée et sera projetée lors de la convention IIW des 17-18 avril en Inde.

Comment réagis-tu à la lecture de certains rapports ?

Le rapport des délégations est toujours très intéressant. Avant d’assister aux réunions, je me documente, je réunis un maximum d’informations sur le pays qui va être passé en revue. Par exemple y a-t-il des problèmes de mariages précoces, d’excision, d’illetrisme ou d’absence de soins chez les filles ou de manque de formation dans les milieux ruraux ? Cela me permet de comprendre quels sujets sont délicats et sont susceptibles d’être contournés et lorsque le discours est plus politique que réaliste.

Que peut apporter la présence d’IIW à l’ONU sachant que notre statut est celui d’observateur ?

A la fin de chacune des trois sessions annuelles de deux semaines, je rédige un rapport succinct en anglais que j’envoie à notre Vice-présidente IIW. Ces rapports sont publiés sur le site Inner Weel International. Notre participation est donc rendue publique.

Penses-tu que notre présence soit nécessaire ? Si oui, pour quelle(s) raisons(s) ?

La simple présence des représentants d’ONG dans les salles de délibérations de l’ONU rend les délégations conscientes d’être écoutées. Les ONG ont ainsi un poids pour faire connaître les problèmes et tenter d’améliorer le bien être des femmes et des enfants.

Comment améliorer la situation de ces pays ?

Le CRC n’ayant pas de force de loi, je pense que notre rôle consiste à faire connaître les problèmes lorsqu’il y en avec l’espoir qu’une meilleure connaissance des problèmes à résoudre améliorera la recherche de solution.

As-tu constaté une amélioration de la situation dans les pays que tu as suivis ?

Je représente IIW au CRC depuis 4 ans, je n’ai pas encore eu l’occasion d’assister à l’examen d’un pays pour la deuxième fois. Ainsi il m’est difficile de constater l’évolution sociale de ces pays .

As-tu eu l’occasion de visiter les pays que tu as suivis lors des sessions ?

Le CRC passe en revue tous les pays signataires de la Chartes pour les droits de l’enfant, alors bien sûr, j’en ai visité quelques-uns, dont la majorité des pays d’Europe. Certaines sessions m’ont donné l’envie, lorsque ce sera à nouveau possible, d’aller visiter des horizons plus lointains.

Quel est l’impact de la pandémie sur vos réunions ?

Les deux dernières sessions, après avoir été repoussées, ont été annulées ce qui perturbe passablement le planning des travaux du Conseil. D’autres délibérations de l’ONU se poursuivent, mais l’administration de l’ONU souhaite avoir le moins de personnes possible dans ses locaux, donc nos cartes d’accréditation d’ONG ont été suspendues.

Les contrôles dans les pays se poursuivent-ils ou sont-ils interrompus ?

J’espère que les contrôles se poursuivent, mais je crains que certains gouvernements ne relâchent leurs efforts.

Pourrait-on imaginer que, suite aux rapports des représentantes auprès de l’ONU, IIW propose un projet social international de grande envergure?

C’est une proposition intéressante. Inner Wheel International est forte de 108’000 membres, nous représentons donc un groupe qui peut avoir un poids réel. Lors de la visite à Genève de notre Présidente Bina Vyas en janvier 2020, nous avons sollicité un rendez-vous avec l’officier de liaison entre l’ONU et les ONG dans le but d’imaginer une action concertée.

Et pour terminer, une question plus personnelle : quelle sera ta première destination une fois que nous pourrons à nouveau voyager librement ?

L’Inde, ses couleurs, ses saveurs et sa diversité me font rêver…

Interview : Anne Scerri


Siège européen de l'ONU / Image: A.Scerri

Karin Rivollet, représentante IIW auprès de l'ONU, et Bina Vyas, Présidente 2020-2021 IIW / Image: K.Rivollet

Bina Vyas en visite à l'ONU / Photo: K.Rivollet

Bina Vyas / Image: K.Rivollet