BUDGET PROJET "AIDE DIRECTE POUR LE NEPAL"
Coût estimatif du projet
Construction de l'école, des routes, matériaux de construction Frs. 120'000.
Participation population locale Frs. 35'000.-
Total des besoins financiers à couvrir Frs. 85'000.-
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Coûts payés jusqu'à fin 2016 (factures avec justificatifs)
Réparation, construction des routes
Achat et transport de matériaux (sable, pierre, ciment) Frs. 21'840.-
Participation population construction mur/terrasse Frs. 20'000.-
Atelier de couture: aménagement, salaires, tissus Frs. 1'690.-
Total frais factures jusqu'à fin 2016 Frs. 43'530.-
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Dons
Dons d'Inner Wheel jusqu'à janvier 2017 Frs. 36'370.-
Donateurs privés Frs. 14'967.-
Total dons Frs. 51'337.-
Besoin financiers encore à couvrir pour la construction de l'école:
Frs. 33'663.-
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Rapport de Marlis Chanton, Gouverneur district 199
AUTOMNE 2014
Mon projet de développement est né grâce à Swisscontact qui organise des missions d'experts dans des pays du Tiers-Monde. Lors d'une mission au Népal avec mon époux, j'ai entendu parler de l'école de Kaule. Elle se trouve à deux heures de route de Kathmandu, sur une colline accessible uniquement à pied en une heure et demie de marche. Il n'y a pas de village dans la région de Kaule mais uniquement des constructions éparses. L'école primaire se trouve au centre de la zone habitée. Les 85 enfants, âgés de 3 à 12 ans, doivent marcher 20 à 80 minutes pour atteindre l'école. L'enseignement débute à 10 heures et se termine à 16 heures avec une pause de 30 minutes. Aucun repas n'est prévu, les enfants amènent parfois des en-cas de leur maison.
En septembre l'école avait l'air, de l'extérieur, en bon état. M. Karki l'avait en partie repeinte. A l'intérieur les murs étaient en très mauvais état, les salles de classe n'étaient pas entretenues. Il n'y avait ni tableau noir, ni fourniture scolaire, le sol était en argile, les tables et les bancs manquaient. Les enfants suivaient les cours à genoux ou assis sur le sol. C'est à ce moment-là qu'est né mon projet de gouverneur. C'était une évidence.
2015
J'ai pris les choses en main en janvier 2015. J'avais encore un peu de temps avant le début de mon année présidentielle. Deux gros tremblements de terre ont secoué le pays en mars et avril 2015. Les maisons, les monuments et écoles ont été rasés. L'aide devenait urgente. Le conseil du district a compris la nécessité d'apporter une assistance immédiate, avant même le début de mon année de gouvernorat en 2016/17. Une collecte de fonds a été lancée dans tous les clubs du district et 20'000 francs ont rapidement été collectés. Accompagnée de mon époux je me suis rendue au Népal, munie des dons d'Inner Wheel et de 10'000 francs en provenance de donateurs privés.
Il ne restait plus que les quatre murs de "mon école": le deuxième étage et le toit s'étaient écroulés. Les habitants ont reconstruit un toit avec des poutres en bois et des abris en tôle ondulée afin de protéger l'école de la mousson. Nous avons réussi ainsi à assurer le fonctionnement de l'école. Les petits avaient l'école jusqu'à 13 heures et les grands prenaient la relève l'après-midi.
Malheureusement le gouvernement fait preuve d'incapacité dans ce pays. Après la catastrophe, 1,4 milliards ont été récoltés mais cet argent se trouve toujours bloqué. Combien de temps cet argent restera-t il bloqué et à quoi sera-t il utilisé? Le gouvernement avait promis 2'000 dollars aux personnes ayant perdu leur maison. Le gouvernement n'a pas versé une seule fois cette aide durant l'hiver qui a suivi les tremblements de terre. Malgré les obstacles, les organisations d'entraide ont apporté des tentes, de la nourriture et des biens de première nécessité. Les habitants ont survécu dans des abris en tôle ondulée. Cette situation perdure en février 2017.
La situation a empiré de septembre à avril. Toutes les marchandises, comme le gas et l'essence, ont été rationnées. Le marché noir s'est développé et seuls les plus riches et les membres du gouvernement ont pu s'approvisionner. Le Népal manque de ressources. Des fabriques ont du fermer leurs portes car elles ne recevaient plus de matériel. De nombreuses personnes ont perdu leur emploi. Le chômage a augmenté. La livraison du matériel de construction pour notre école fut interrompu. Le manque d'essence empêchait les camions de rouler. Nous devions attendre la fin du blocus aux frontières indiennes. Nous ne voulions pas rester inactifs. Je ne voulais pas quitter le pays sans avoir pu apporter mon aide. Nous avons donc acheté des machines à coudre, des fers à repasser, des tables, du matériel et, bien sûr, du tissu pour confectionner les uniformes des écoliers. Nous avons engagé trois femmes dont une avec de l'expérience dans le domaine de la couture. Ces femmes ont reçu un salaire et les enfants de nouvelles tenues. Des habits chauds, confectionnés avec des tissus en laine polaire, ont été remis aux enfants.
Depuis avril 2016, l'atelier de couture fonctionne avec une personne responsable, Laxi. Un contrat de quatre ans a été conclu. Le matériel est propriété de l'atelier de couture. Laxi est ravie et les deux autres femmes peuvent maintenant être salariées auprès de l'organisation Dhukuti-artisanat népalais. Une fois l'école entièrement restaurée, Laxi donnera des cours de couture aux jeunes filles de la région. Des cours de lecture et d'écriture seront également proposés aux locaux.
Lors de mon séjour en avril 2016 j'ai constaté que les travaux de reconstruction de l'école avaient débuté. Le blocus avait été levé entre-temps, permettant ainsi le transport des matériaux. Grâce au soutien actif du coordinateur des travaux, M. Kumar Karki, j'ai rencontré une jeune architecte, Namrata Maharshan, qui nous fourni les premiers plans avec enthousiasme. Toutefois une loi décrétée par le gouvernement du Népal stipule qu'il est interdit de construire des bâtiments scolaires à deux étages. En raison des terres pentues de la région, il va falloir reconstruire l'école en terrasses avec de hauts murs. Cela augmente le coût de mon projet. La direction de l'école a appelé les villageois à s'investir personnellement dans ce projet par leur aide physique. Cet appel a été entendu par les habitants: ils se sont engagés contractuellement à participer à la construction des murs et des terrasses (pour Frs. 35'000.-).
Les travaux ont commencé une fois mon retour en Suisse. Les photos prises en juin m'ont impressionnée: on y constatait la progression du mur et surtout le dur labeur des autochtones. La mousson a interrompu les travaux de juillet à mi-octobre, les routes étant inondées. M. Karki a réparé les dégats jusqu'en décembre. Mon époux s'est rendu à Kaule à cette période et a pu constater que les 40 premiers mètres du mur étaient déjà bien hauts.
2017
Je me rendrai à Kaule en avril et je pourrai certainement voir les premiers édifices sur la terrasse.
Si l'argent récolté n'est pas entièrement utilisé, je souhaiterais organiser des cours complémentaires pour les enfants de Kaule. Le Népal est un pays où il est coutûme de marier les enfants très jeunes et notre aide peut contribuer à freiner, voire supprimer cette pratique.